Bonnes feuilles

X. Les flics et l’IWW : la loi, le crime, la prison et la lutte pour l’émancipation de la classe ouvrière

1. Comment la répression de l’IWW favorisa la gangstérisation des États-Unis

De tous les traits d’ironie amère qui abondent dans l’affaire Hill, le plus frappant est sans doute la manière dont les représentants officiels de la « Loi » ont bafoué et piétiné cette même « Loi » qu’ils étaient censés défendre, afin de piéger, inculper et tuer un homme contre lequel ils furent incapables de produire la moindre preuve. Le procureur, qui ne cessa de calomnier Hill et l’IWW que pendant le court instant où il se crut autorisé à intimider un témoin ; le juge, ouvertement partial, qui récusa froidement des témoignages vitaux pour la défense ; le défilé de parjures présentés (...) Lire la suite

2. Les wobblies, critiques du « système d’injustice judiciaire »

Hommage du vice à la vertu, il faut admettre que la société capitaliste fit aux IWW une faveur singulière, qu’elle refuse d’ordinaire aux riches et puissants : l’occasion d’expérimenter la réalité du système judiciaire américain de l’intérieur. Régulièrement jetés en prison pour des crimes aussi odieux que le vagabondage (être sans un sou), le « syndicalisme criminel » (le militantisme syndical) ou la prise de parole sans autorisation sur la voie publique (une législation tout bonnement illégale, en violation flagrante de la Déclaration des droits), les wobblies ont acquis une sorte (...) Lire la suite

3. Axel Steele, truand casseur de syndicat et gardien de la paix

Tous ceux qui se sont intéressés aux dessous de l’affaire Hill n’ont curieusement prêté que peu d’attention à la carrière sanglante de ce sinistre personnage dénommé Axel Steele : homme de main, truand, casseur de syndicats et symbole de ce que l’Utah des années 1910 appelait ses « forces de l’ordre ». En deux mots, Steele était un gangster qui avait des « relations ». Grassement rémunéré par les propriétaires des mines et autres patrons pour son œuvre de briseur de grève et ses violences contre les responsables syndicaux, c’était également un shérif adjoint régulièrement mandaté. Non (...) Lire la suite