Bonnes feuilles

II. Le barde wobbly

1. Des chansons pour éveiller les esclaves

De son vivant, Joe Hill était avant tout connu pour sa poésie et ses chansons, et c’est encore de cela qu’on se souvient le mieux aujourd’hui. Il fut et demeure la « star » incontestée du fameux Little Red Song Book de l’IWW — la publication ouvrière américaine la plus diffusée de tous les temps —, un auteur de chansons populaires jamais surpassé. Il ne peut cependant pas être crédité d’avoir « fait de l’IWW un syndicat chantant », comme le croyait Chaplin, puisque l’IWW l’était déjà lorsque Joe Hill le rejoignit. Richard Brazier, lui-même important poète et songwriter IWW et l’un des (...) Lire la suite

2. Un « Grand Syndicat unique » de poètes

Que Joe Hill soit réputé comme « poète IWW » ne doit pas faire oublier ce fait décisif qu’il y avait beaucoup de poètes IWW. Et, du reste, les poètes ouvriers ne sont pas apparus avec la création de l’IWW. L’éducation publique gratuite, portée par l’agitation paysanne et ouvrière des années 1830 et 1840, entraîna une augmentation constante de la production littéraire des classes populaires, qui à son tour encouragea un nombre croissant de salariés à s’exprimer d’eux-mêmes par l’écriture. Dans le même temps, l’invention de la rotative et le perfectionnement des méthodes de production de (...) Lire la suite