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Mary E. Marcy

Crédits image/jpeg : coll. Labadie
Mary Marcy

Originaire de Belleville dans l’Illinois, rapidement orpheline, Mary Tobias doit travailler dès son adolescence pour subvenir aux besoins de sa fratrie, puis se forme seule à la sténographie quelques années plus tard. Licenciée en 1896 pour avoir porté un badge de William Jennings Bryan, alors soutenu par le Parti populiste, elle se fait remarquer par Clarence Darrow, qui lui offre un travail à l’université de Chicago — ce qui lui permettra de suivre, entre autres, les cours de John Dewey. Après son mariage avec Leslie Marcy, elle déménage à Kansas City, où elle travaille dans une usine d’emballage, et adhère au Parti socialiste en 1903. Elle deviendra l’une des plus brillantes intellectuelles du socialisme étasunien du début du siècle. Méfiante à l’égard de toute direction politique, assurée, suivant le credo de Marx, que la classe ouvrière ne peut s’émanciper que par elle-même, elle s’opposera à l’aile réformiste du Parti socialiste et s’attachera surtout à diffuser et discuter ses idées et son savoir encyclopédique par tous les moyens : la presse, via l’International Socialist Review (dont elle sera la directrice), l’édition (avec, en particulier, son Shop Talks on Economics), ou la simple correspondance avec d’innombrables travailleurs. Son socialisme quelque peu libertaire la rapprocha très tôt de l’IWW, qu’elle rejoignit finalement en 1919, après son départ du Parti socialiste. Désillusionnée dans sa foi en l’imminence de la révolution, accablée par les problèmes d’argent et de santé, elle se suicide en 1922, à quarante-cinq ans.